Bénin/Enseignement supérieur: le DGES soumet-il Isapab à son abus d’autorité ?

C’est sous escorte policière que la délégation conduite par le directeur générale de l’Enseignement supérieur, Youssao Issiaka s’est rendue en matinée de ce jour à Dan sur le site de l’Institut supérieur agro-pastoral de Biotechnologie et de l’Environnement (Isapab), où elle a procédé à la fermeture de cet établissement d’Enseignement supérieur au motif du “non respect des textes en vigueur“.

La menace mise en exécution
Selon une source proche du dossier, le promoteur d’Isapab a, quelques jours auparavant, reçu des menaces verbales de difficultés administratives, du professeur Youssao Issiaka, qui prend fait et causes pour un groupe d’apprenants n’ayant pas rempli les conditions idoines de soutenances en année de licence.

Le DGES aurait exigé du promoteur d’Isapab de faire fi de sa rigueur afin que ces apprenants ne disposant d’aucun rapport de stage puisque n’y ayant pas fait, soutiennent au même titre que d’autres qui remplissent les conditions. Au refus de se plier à la volonté du DGES qui va plus loin, exigeant le passage en force pour un seul apprenant du lot, A.L dont les géniteurs auraient une influence sur lui, le promoteur d’Isapab va voir les menaces présagées mises en exécution.
Or, il s’avère qu’une vingtaine d’apprenants aient délibérément refusé de faire leur stage professionnel au sein de l’institut formateur comme convenu préalablement pour des raisons non-élucidées.

La même source ayant requis l’anonymat soutient qu’expressément, une mission a été diligentée et annoncée pour descendre sur son site, au promoteur par téléphone avec une correspondance à lui transférée par whatsapp, hier mardi à 11 heure. En réaction à cette information, le Sieur Adjado, président directeur générale de l’Isapab a indiqué par écrit et à qui de droit (au cabinet du ministère béninois de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) son indisponibilité à recevoir ladite mission pour ce jour, mercredi 31 mai 2023 en raison de son absence du terrain, proposant en tout état de causes, le vendredi prochain.

Force est de constater que cette mission a été exécutée en son absence dans des conditions que seuls, les témoins pourraient décrire. Cette fermeture sans précédent n’a pas de conséquences néfastes que sur l’avenir de tous les apprenants y compris ceux des classes intermédiaires et des futurs bacheliers qui ne pourraient pas rallier d’autres villes du Bénin. C’est plusieurs emplois hypothéqués car, le commissaire de Dan, sur instruction du Prof Youssao, a chassé et même tenté d’arrêter des collaborateurs présents. Et loin de là, ce sont plus 500 têtes d’animaux qui mourront de faim les heures à venir sur ce site fermé même aux gardiens et autres employés qui y vivent. Joint au téléphone, le fondé d’Isapab s’est réservé d’évoquer ce sujet avec la presse. Quand au DGES, plusieurs tentatives de les joindre sur leurs deux contacts officiels sont restées vaines.

Ce qu’il convient désormais d’appeler dossier Isapab affiche de paradoxe et de contraste étant donné que la promotion de l’excellence au supérieur ne devrait en aucun cas, opposer la DGES à un établissement qu’il soit du privé ou du public. Mais, si pour une telle affaire nourrie d’incompréhension mineure, engendre la fermeture d’un institut, l’Etat de droit est mis mal à l’ère du “Bénin Révélé“ et dans l’urgence, la réaction du gouvernement Talon est attendue afin que la lumière soit faite sur cette affaire qui vraisemblablement, frise un abus d’autorité. Car, d’abord et avant tout, c’est plus du milliard de francs CFA d’investissement voué au gâchis, si rien n’est fait l’immédiat.